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Une dryade se pose
22 mars 2008

La psychanalyse selon Paloma

"Maman a annoncé hier soir au dîner comme si c'était un motif de faire couler le champagne à flots que cela faisait dix ans pile qu'elle avait commencé son "ânâlyse". Tout le monde sera d'accord pour dire que c'est mer-veil-leux! Je ne vois que la psychanalyse pour rivaliser avec le christianisme dans l'amour des souffrances qui durent. Ce que ma mère ne dit pas, c'est que ça fait dix ans qu'elle prend des antidépresseurs. Mais visiblement, elle ne fait pas le lien. Moi, je crois que ce n'est pas pour alléger ses angoisses qu'elle prend des antidépresseurs, mais pour supporter l'analyse."

L'élégance du hérisson, Muriel Barbery

Personnellement je pense que les antidépresseurs peuvent soulager les gens ponctuellement, les aider à se détendre... Mais j'ai deux amies dépressives.
Enfin plutôt j'ai eu deux amies dépressives.

La première, LN, s'en est sortie avec mon aide, celle de sa famille et d'autres amis, sans antidépresseurs. Elle avait des tendances suicidaires (pas que des tendances d'ailleurs), à aujourd'hui c'est une jeune femme épanouie, belle, brillante, qui a un amoureux stable et même si elle reste sensible sur certaines choses, elle a résolu fermement de faire AVEC la vie.

La seconde, Agathe, est sous antidépresseurs et voit une psy depuis 5 ans et ne va pas mieux, quasiment... Pas de tendance suicidaire, mais une tristesse et un pessimisme bien accrochés.

Alors je suis quand-même très méfiante par rapport à ces comprimés "miracle", qui désinhibent et ne font manifestement pas voir la vie en rose...

Comme dit LN, "c'est sous antidépresseurs qu'on se suicide"... Bon, ce n'est pas une condition sine qua none et la corrélation est peut-être hasardeuse... mais j'ai le sentiment que ce n'est pas vraiment faux.

Daniel a été mis sous antidépresseurs par son médecin en attendant d'avoir son premier rendez-vous avec un psy.
Les effets indésirables sont nombreux : bouche sèche, mal au coeur, tremblements... On ne peut pas dire que ça lui remonte le moral d'avoir la tremblotte pour bosser, et tout le monde en conviendra, on n'est pas au top moralement quand on a mal au coeur...

Bref moi j'ai un peu peur de ces trucs-là... quand j'ai fait ma dépression, mon antidépresseur s'est révélé être le grand air et mon cheval pendant 15 jours du matin au soir. Sortir de son cocon, s'occuper d'autres êtres, bouger toute la journée et s'écrouler le soir. Ce qui a entrainé une perte des kilos superflus accumulés avec mes bêtises (boulimie) et donc mieux dans ma peau, le moral au top parce que mon cheval est un puits sans fond de petits bonheurs... j'étais de nouveau d'attaque pour affronter la vie et le regard des autres...

La boulimie ça reste, les pulsions ont duré encore 2 ans... Et à aujourd'hui mon réflexe en cas de moral en berne reste de me jeter sur la nourriture... Mais tant pis, je le sais donc je reste "raisonnable" dans la mesure du possible.

Mais la grosse différence entre moi et les trois exemples que j'ai cités... c'est que pour moi il n'y a pas eu d'évènement bouleversant. C'était une dépression dûe au changement de vie, à la solitude et à plein de petits tucs accumulés...
Mais LN, c'est une agression sexuelle, Agathe le décès de sa mère...

Donc difficile de savoir si dans certains cas les antidépresseurs et l'analyse sont nécessaires, néfastes, utiles...
Clairement pour moi Agathe devrait tout arrêter. Cinq ans, c'est suffisant pour faire son deuil. Ca n'empêche pas d'être triste etc, mais se baigner régulièrement dans un bain de souvenirs et d'apitoiement... je ne vois pas comment ça peut l'aider. A mon avis tout ça la tire vers le bas.


Pour lui c'est très différent, surtout qu'il garde tout pour lui, donc si le psy arrive à le faire craquer (ce qui serait vraiment un exploit), je pense qu'il va se sentir incroyablement plus léger. Mais bon il refuse de craquer, pour le moment... Peut-être qu'avec un inconnu ça sera plus simple. Par contre le mettre sous antidépresseurs... j'ai des doutes. Le psy modifiera le traitement s'il pense que le médecin a eu tort je suppose...

J'espère que ça va aller...

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Commentaires
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j'espère que tu vas changer la donne et donner un coup de pied aux fesses de ta vie likeam0ster :)<br /> C'EST POSSIBLE
L
Je vois que tu as vécu la même chose que moi... Merci beaucoup pour ton commentaire; je sais très bien au fond que tu as raison, mais je crois que mon côté lâche reprend toujours le dessus. Je ne suis pas une battante, et ma seul passion c'est un groupe de musique. En ce qui concerne faire un stage ou quelque chose qui remplisse bien mes journées, j'ai déjà essayé, mais rien ne m'a assez plu pour oublier la nourriture etc... <br /> <br /> Pour les antidepresseurs, je pense qu'il est parfois nécéssaire d'en prendre. Maispar petites périodes. Il ne faut pas en abuser. Un deuil peut être très difficile à surmonter, mais les antidepesseurs ne serevnt pas à grand chose dans ces cas là. Un abus sexuel, c'est sûrelent différent. Mais c'est vrai que là non plus c'est pas forécement la solution, malheureusement...
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Merci à vous deux pour vos témoignages.<br /> Grenadine, la manière dont tu décris tes journées me fait énormément penser à Daniel...<br /> J'espère quand-même qu'il va craquer, car il contient tout et à le lire j'ai envie de hurler à sa place!! Mais il s'y refuse catégoriquement...<br /> (il n'y a pas de délai à respecter pour répondre, je t'inquiète pas, aucun souci!)
G
Je n'avais jamais voulu en prendre il y a quatre ans je me suis relevée seule pour mes enfants cela n'a pas ete facile mais je me suis relevée. <br /> <br /> Aujourd'hui je n'ai plus la force necessaire de le faire seule (trop d'angoisse de soucis d'idees noir et surtout peur de faire une betise), c'est pourquoi j'ai pris ses medicaments, mais me connaissant je sais que je ne vais pas en avoir pour une eternitée. Car j'ai envie de bonheur de rire et avec ses medicaments je ne suis pas comme d'habitude on dirait que mes sentiments sont enfouis. <br /> <br /> Je me retrouve un peu dans les trois "cas" que tu sites m'en sortir pas moi meme, voir un spy qui devait me faire craquer, j'ai arreté le spy je n'ai pas craquer sauf peut etre sur mon blog.<br /> Et se lever le matin pour ne plus s'arreter et s'ecrouler le soir ivre de fatigue pour dormir sans angoisse. A partir de la semaine prochaine je diminuerai les comprimés pour essayez de m'en sortir par moi meme.<br /> Je te remercie de ton commentaire sur mon blog j'ai ete un peu (trop) longue merci de ton soutien bisous
N
J'ai été aussi sous anti-dépresseurs, mais pas très longtemps, "seulement" 6 mois. Je n'étais pas dépressive mais plutôt très stressée, angoissée etc (année du concours). Je ne sais pas si ça m'a réellement aidé.<br /> Ma mère a aussi été longtemps sous anti-dépresseurs, régulièrement, avec des hauts et des bas. <br /> Je ne sais pas si elle prend encore, mais elle semble avoir retrouvé le goût de la vie et de l'amour. Enfin, je crois.<br /> <br /> Je t'embrasse.
Une dryade se pose
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